KEITH JARRETT – Standards

Publié le par N.L. Taram

 KJ Standards I & II

Description du produit

Ce double DVD rassemble deux concerts du trio de Keith Jarrett au Japon, en 1985 et 1986. Sur le premier DVD, le trio est d'humeur country et gospel - surtout sur les thèmes Rider (une composition de Jarrett) et God Bless The Child de Arthur Herzog / Billie Holiday - et sa dynamique nous rappelle l'esprit du groupe « Belonging » de Jarrett. Le deuxième DVD présente le trio dans l'interprétation raffinée d'un programme de standards avec un On Green Dolphin Street transcendant et une version de Woody'n' You de Dizzy Gillespie qui a elle seule est une incarnation du meilleur du be-bop. Dirigés par Kanami Kawachi, ces deux films plongent le spectateur au coeur de l'interaction entre ces 3 artistes, grâce à de formidables plans sur leur doigté, leur brillance technique et l'expression de leurs émotions

 

Commentaire : Le Trio Absolu, 8 août 2006 par Michel Journau

Après les avoir vu cet été 2006 au festival de jazz de Marciac, il est facile de confirmer que l'entente des 3 musiciens, déjà complices depuis plus d'un quart de siècle, est toujours aussi parfaite que sur ce double CD enregistré au Japon. On ne se lassera jamais d'écouter et reécouter les standards visités par ces 3 monstres aussi bien de swing que de lyrisme. Les caméras surprennent plus d'une fois les regards et sourires croisés que s'adressent les 3 musiciens durant leurs interprétations collectives, ou leurs soli : il n'y a aucune ambiguïté, ils prennent un pied qu'il ne vous reste plus qu'à partager avec eux. Achat parfait techniquement (image et son) pour un plaisir renouvelé à chaque écoute, grâce à la richesse d’interprétation.


Keith Jarrett – Tonk (Ray Bryant)

 Keith Jarrett, piano, Gary Peacock, basse, Jack de Johnette, drums.


 

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Un petit commentaire de Guy, musicien, pianiste, organiste, trompettiste et saxophoniste notoire du Fenua :

N'en jetez plus Keith, j'arrête!!!

En dépit des sillons de l'âge et des cheveux blancs,  ce trio demeure une superbe machine musicale: un G.Peacock toujours très mélodique, avec des trouvailles rythmiques qui, l'espace d'un instant suspendent la ligne de basse sans pour autant casser le 'groove': un Jack de Johnette chirurgical, qui distille ses frappes comme on fait tinter des verres en cristal et un Keith profond et aérien à la fois: il sait si bien labourer le sillon d'un thème en insistant sur la note ou la phrase que tout le monde reconnaît puis, progressivement, sans en avoir l'air, s'en s'éloigner par petites touches, enchaînant les substitutions, entrelaçant les quartes et les quintes puis revenant à un bon vieux II-V-I, nous laissant croire qu'on va pouvoir le rattraper puis, tout à coup, filer à l'anglaise, s'échapper et, lutin insaisissable, bondir de note en note, farfadet facétieux, nous étourdir par un jeu de cache-cache échevelé où, complètement désorientés et prêts à rendre les armes, nous sommes les premiers surpris à déceler au milieu de cet apparent chaos mélodique, la note puis la phrase que tout le monde reconnaît et dont la présence rassurante annonce le retour vers les rivages familiers du thème. L'athée que je suis devenu doit pourtant reconnaître ("croire" serait incongru, n'est-ce pas?) que lorsque j'écoute (et je vois) Keith Jarrett, comme d'ailleurs certaines impros de Michel Petrucciani ou certains passages de J.S.Bach ou de ce bon Wolfgang Amadeus (le jubilate du requiem, par exemple) que Dieu (qui, bien sûr n'existe pas) n'est pas très loin. GD

Publié dans Musique, Keith Jarrett

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