Toujours à toi, je pense...
« LETTRES A MADAME HANSKA »
2 volumes, 2.280 pages, éditions Robert Laffont
Œuvre méconnue du grand public… Pendant près de 18 ans Balzac va écrire plus de 400 lettres à Madame Hanska.
J’ai feuilleté et lu ces pages
pendant deux à trois ans pour trouver l’inspiration, car je devais correspondre quotidiennement à une chère amie se trouvant à 18.000 km qui déprimait.
Avant cette correspondance, en dehors du courrier commercial ou administratif, j’étais terrorisé par la feuille blanche.
Dés le début, j’ai écrit n’importe quoi, puis je me suis mis à lire pour trouver l’inspiration. Cette œuvre de Balzac a marqué le début de mon roman d’amour avec… la littérature et surtout l’écriture.
Présentation du premier volume (1832-1844)
En mars 1832, Balzac - qui a trente-trois ans et dont les Scènes de la vie privée et les Romans et contes philosophiques ont fait un auteur célèbre et adulé par les femmes - reçoit une lettre d'une admiratrice anonyme, signée l'Étrangère. Cette lettre, partie d'Odessa un mois plus tôt, pleine d'éloges enthousiastes mais émaillée de remarques critiques, enflamme l'imagination du romancier et le pousse à entrer en correspondance avec celle qui, dix-huit ans plus tard, deviendra sa femme...
Durant toutes ces années, Balzac adresse à l'Étrangère, qu'il ne voit d'abord qu'épisodiquement à Neuchâtel, à Genève, à Saint-Pétersbourg, à Dresde, avant de l'attirer à Paris, plus de quatre cents lettres, souvent de plusieurs douzaines de pages. Il lui parle de son travail, de ses projets, de ses ennuis d'argent, de ses relations littéraires et mondaines. Bien plus que Madame de Berny, la duchesse d'Abrantès ou la comtesse Guidoboni-Visconti, l'Étrangère est sa confidente, sa sœur, sa maîtresse, sa mère. Balzac lui confie ses pensées les plus intimes; il lui explique son œuvre et lui dévoile son âme. Leur correspondance est l'un des plus beaux romans d'amour du XIXe siècle et le meilleur commentaire de La Comédie humaine.
ROBERT KOPP
Présentation du deuxième volume (1845-1850)
A la fin du XIXe siècle, un grand bibliophile belge, Spoelberch de Lovenjoul, découvre chez un savetier la première lettre de Balzac à Madame Hanska. Et le savetier, intéressé par cette trouvaille, aide le collectionneur à retrouver, chez les commerçants du quartier, d'autres lettres, avant qu'elles ne se transforment en cornets ou en enveloppes de deux sous de beurre. C'est ainsi que les Goncourt relatent dans leur Journal la découverte d'un des plus importants manuscrits littéraires de notre temps. Si la vérité est moins pittoresque, il n'en fallut pas moins de longues années à Lovenjoul pour réunir et publier les Lettres à l'Étrangère, dont quelques échantillons tronqués avaient été donnés par Madame Hanska, veuve Balzac, en 1876. Le premier volume parut en 1899, le quatrième en 1950... Mais ce texte n'était ni complet ni sûr. Ce n'est qu'en 1967 que Roger Pierrot, l'éditeur de la Correspondance de Balzac, entreprit la première publication intégrale de cet étonnant document qui, par son indiscrétion, avait scandalisé bien des lecteurs.
Lettres passionnées d'un auteur fantasque s'employant pendant des années à faire la conquête de la femme aimée, mais aussi chronique corrosive et divertissante de la vie littéraire et artistique d'une époque. Les portraits de George Sand ou de Frederick Lemaître voisinent avec l'évocation du retour des cendres de Napoléon ou la description de la révolution de Juillet. Et les impressions de voyage nous entraînent sur les pas de Balzac en Suisse, en Italie ou en Allemagne et jusqu'en Russie.
ROBERT KOPP
A lire à petites doses par tous ceux qui sont séparés par la distance de leurs êtres chers…