LES COMPLICES DE LA GABEGIE
« Quand on est riche, toutes les gaffes sont permises ; elles sont même recommandées si l’on veut avoir le sentiment de sa puissance » (Jules Supervielle).
Nous payons maintenant la note...
Papeete, le lundi 19 décembre 2011
La gabegie en bref
Le message du Tavini Huiraatira était clair et simple. Le redressement oui, mais le but c’est la relance par un contrat de développement état-pays sur 10-15 ans. Le chef du Tahoeraa n’a retenu qu’un bout de phrase concernant la crise : « 20 années de gabegie ». Il s’est senti morveux mais refuse de se moucher.
Effectivement, les années CEP ont été des années de croissance exceptionnelle. M. Flosse a défendu l’innocuité des essais nucléaires aux Polynésiens et a obtenu en retour le soutien de l’état et son silence têtu sur ses turpitudes, qui le rattrapent aujourd’hui. C’est le sort de ceux qui vendent leur peuple.
Que reste-t-il de la splendeur de la perle ? En distribuant sans réfléchir les concessions, sans contrôler la production, M. Flosse a saboté le travail de dizaines d’années et tué une formidable filière, la 2ème ressource du pays. Le gramme est passé de 20 000 fcp à 1000 fcp aujourd’hui. Beau palmarès.
Quand en 1986 M. Oscar Temaru plaidait à l’assemblée pour la création d’une flottille de thoniers, le Tahoeraa lui coupait le micro. Et se lançait dans la course 10 ans trop tard. Il a encouragé la création d’un chantier naval pour finalement acheter en Chine des rafiots qui restent aux quais : pas de marins, pas de capitaines !
Air Tahiti Nui, bien sûr il fallait le faire, mais pourquoi tant de personnels, tant de directions et tant de hauts salaires, et pourquoi avoir payé pour faire partir la compagnie qui remplissait la petite hôtellerie et les pensions de familles ?
Que reste-t-il des dizaines de milliards de défiscalisation pour des hôtels de luxe ou des navires de croisières ? M. Flosse ne veut que du luxe, dans une Polynésie qui s’en contrefichait. Que reste-t-il de l’hôtel du Taharaa, le premier grand hôtel de Polynésie, racheté par sa famille, le premier à fermer alors qu’il était président et ministre du tourisme ! Qui aujourd’hui se voit contraint de faire le ménage dans les satellites créés pour loger fastueusement une cour béni-oui-oui?
Voilà un très petit aperçu du champion du gaspillage de l’argent des Polynésiens et des mauvais plans sans lendemains, le ratage complet du développement alors que les moyens abondaient. Que reste-t-il de notre belle Tahiti ?
Quant à M. Oscar Temaru, il n’a pas gouverné pendant 5 ans. Le grand chef Tahoeraa a bien compris les messages de sa complice, ministre de l’outre mer, qui menaçait de couper les robinets si un indépendantiste était élu. Mais si M. Flosse a bien réussi à renverser M. Temaru, il n’a pas repris le pouvoir, ses anciens compagnons n’ont plus voulu de lui. M. Temaru lui a même permis de revenir à la présidence de la Polynésie française. La plus courte présidence de cette déprimante période : 40 jours ! Renversé par sa propre famille politique.
M. Flosse, vous auriez été sage de laisser M. Oscar Temaru gouverner en 2004. Les Polynésiens auraient renouvelé l’assemblée en 2009 et auraient pu juger si le Taui était ou non une réussite. Toutes ces difficultés que vivent les Polynésiens aujourd’hui, cette crise, c’est bien vous le premier et principal responsable et vous refusez toujours de vous nettoyer le nez !
Car : 3154
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Très bien ce communiqué du Tavini Huiraatira, mais je suis un peu surpris de voir Gaston Flosse cité 5 fois. Le Tavini semble oublier que monsieur Flosse a été élu à chaque élection territoriale depuis 1967. Ensuite 1972, 1977, 1982, 1986, 1991, 1996, 2001, 2004… Le Tahoeraa a toujours était majoritaire et a dirigé le gouvernement depuis 1982 à l’exception de la période décembre 1987 à mai 1991 (déjà des « girouettes »). Je ne rappellerai pas les scores, celui de 2004 suffit : 54.165 voix sur 118.400 suffrages exprimés.
Où sont-ils maintenant ces dizaines de milliers d’électeurs qui plébiscitaient Flosse à chaque élection ? Et ces partis « soi-disant autonomistes » actuels qui sont tous sans exception, des enfants du Taoheraa Huiraatira ?
Je ne cherche pas à défendre Gaston Flosse, ce n’est pas mon rôle, mais ne sommes nous pas un peu coupable des erreurs passées…
Taram.