LA DANSEUSE DE LA FRANCE
Eh bien, non ! nous ne sommes plus la « danseuse de la France ». Maintenant, il nous faut liquider tous nos biens si nous voulons plaire à notre "parrain". Après la Setil-Aéroport, voilà qu’il nous faudrait liquider la Socredo et notre immeuble parisien (s’ils veulent ATN pour ce prix-là, ça sera avec plaisir).
Après cela, il ne nous restera plus que les yeux pour pleurer et aller mendier devant les portes des nouvelles églises (ONU, CEE, FMI,... ).
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Le billet d’Opahi Buillard :
6 milliards contre la Socredo et la Délégation de Paris. A prendre où à laisser.
C’est la nouvelle forme de partenariat Etat-Pays façon Sarkozy : du tac au tac , du genre « casse toi pauvre con… »… Pour faire passer la pilule, on y met les formes. On nous parle de « plan de redressement ». Redressement de quoi ? On ne sait pas trop. Il faut redresser ! L’économie va mal, le pays va mal, la population va mal, alors redressons. Chacun a d’ailleurs de sa petite recette miracle sur la question.
Pour le haussaire « Il faut baisser la masse salariale du pays ». Trop importante qu’il nous dit : 29% des dépenses de fonctionnement du pays. Il nous prend pour des nazes quand on sait que ces mêmes dépenses pèsent plus de 41% dans le budget de l’Etat. Une variante locale du partenariat façon Sarkozy : « faites ce que je dis, et pas ce que je fais ». Oscar dit aussi la même chose. Exact, mais pas pour les même raisons. Il veut inciter les jeunes à entrer dans le secteur privé et créer des richesses plutôt que préférer une carrière aujourd’hui plus rémunératrice dans la fonction publique.
Cet exemple illustre le malentendu permanent qui existe entre le Pays et l’Etat. Pendant qu’Oscar tire des plans sur la comète, le haut commissariat navigue à vue. Son action dépend du budget voté chaque année par l’Assemblée Nationale. Au-delà, difficile de s’engager avec certitude.
Redresser pour l’Etat c’est dépenser. Apurer quoi qu’il en coûte des lignes budgétaires qui parfois mettent plusieurs années à être votées et peuvent vous être retirées faute d’utilisation. Prenez les futurs abris de Taenga et Raroia. Voilà de l’argent de l’Etat qui contribuent au redressement : cela va créer des emplois durant leur construction. Oui mais après ? Après, cela va alourdir les charges des communes concernées qui devront les entretenir. En ont-elles les moyens ? Non. Comment feront-elles ? Elles iront frapper à la porte du pays qui les renverra vers l’Etat, pour au final les laisser se délabrer…Jusqu’à ce que l’Etat en construise de neuves. Cela s’appelle du gaspillage, alors que l’énergie renouvelable, le développement des ressources maritimes, le soutien à la transformation du coprah pourrait permettre aux communes des îles de se développer.
Redresser pour le pays c’est renflouer. Remplir les caisses qui se vident depuis 8 ans. Elles se vident car nos dirigeants ont fait le pari de la relance économique par l’investissement public sans tenir compte des diminutions des recettes du fait de la crise mondiale. Ainsi depuis 2003, le pays a investit en puisant dans ses fonds propres. Investissements qui ont profité à quelques uns (le secteur privé gravitant autour des marchés publics) et qui n’ont pas permis de relancer l’emploi et la croissance économique. Il faudra bien trouver l’argent quelques part. L’Etat ayant opposé une fin de non recevoir, il ne reste plus qu’au pays à se tourner vers d’autres horizons, a moins qu’il ne choisisse une fois de plus la facilité : augmenter les taxes.
Opahi BUILLARD
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Papeete, le mercredi 30 novembre 2011
L’odieux chantage aux petits milliards
Nous connaissons les raisons de la crise : 30 années d’essais nucléaires, 20 années de gabegie et de laisser-faire, 10 années d’instabilité politique aux prochaines élections. Mais la cause profonde se résume en 3 lettres : CEP, et un mot : colonisation.
Pour les besoins de la bombe, des milliers de pêcheurs-agriculteurs ont été recrutés jusque dans les îles les plus éloignées. Pour la plupart, pousse- brouettes ou techniciens, ils sont restés à Tahiti.
Le pays a soigné ses malades de la bombe. Coût : 28 milliards ! La CPS a fait le calcul sur la base des critères retenus par la loi Morin. L’état bien sûr conteste le mode de calcul, il faudra se battre en justice. Le pays a construit des logements pour ces milliers de familles. Coût d’un logement social : entre 5 et 10 millions, 5000 demandes en attente, l’état assure le minimum.
L’état a poursuivi sa décentralisation et imposé aux communes de nouvelles et très coûteuses responsabilités (eau, déchets) sans les fonds qui devraient les accompagner, ce qui ne fait qu’alourdir les besoins financiers de la Polynésie.
Après les 2 milliards qu’il a fini par lâcher, l’état revient avec de nouvelles exigences indécentes : vendre le bâtiment de notre Délégation à Paris et céder les 50% de parts du pays dans notre banque de développement en échange de 6 milliards.
Ce dont la Polynésie française a besoin, c’est d’un vrai partenaire, qui reconnaît toutes ses responsabilités dans la dégradation économique et sociale de notre pays, qui accepte de voir au delà d’un budget pour cesser de naviguer à vue. Le redressement n’est pas un but, c’est une grave erreur économique. Le but, c’est mobiliser et redonner confiance en répondant à la question : que faisons-nous pour ces 10 ou 15 prochaines années ? Il faut bien sûr revenir sur un nouveau contrat de développement. Ce projet a déjà un nom : les Accords de Tahiti Nui. Il reste à lui donner un corps, cela peut aller très vite.
Car :1981