LES MARCHANDS DU TEMPLE
REPONSE DU PRESIDENT AU QUARTERON DE REPRESENTANTS
Le Président
Papeete, le 4 octobre 2009
Mercato politique ?
La démocratie et la concertation sont des valeurs essentielles d’une bonne gouvernance. Cette concertation, voulue par les chefs de groupe qui ont constitué la majorité actuelle, a bel et bien été mise en place. Ainsi, tous les mardis matins, après le pré-conseil du lundi se tient le comité de majorité auquel sont toujours invités à minima les chefs de groupe. Ceci avant le conseil des ministres du mercredi, afin que le gouvernement et la majorité soient en phase.
Sur le dossier du King Tamatoa, pas moins de 6 de ces comités de majorités se sont tenus avant que le gouvernement ne prenne sa décision. A cela il faudrait rajouter les réunions tenues avec les armateurs et les élus de raromata’i. Par ailleurs, force est de constater qu’au sein du gouvernement siègent 4 ministres issus des archipels.
Il faut donc chercher ailleurs les vraies raisons des gesticulations du groupe
« Te mana o te mau motu ».
Qu’est-ce qui motive Joëlle Frébault, hormis de trouver un poste de ministre pour son époux ? On se souvient qu’elle était en d’autres temps parvenue à ses fins, « au nom de l’intérêt général ». Hélas, cette fois-ci, pas de marchandage possible, et les arrosoirs espérés pour les municipales de Hiva Oa qui s’éloignent.
Qu’est-ce qui motive Teina Mareura ? Lui tout d’abord favorable au King Tamatoa pour au dernier moment changer d’avis comme pour disposer d’une monnaie d’échange. Comment prétendre ne pas être informé du dossier quand on connait les liens qui unissent le ministre des transports maritimes et le maire de Rangiroa ? On peut dès lors mieux comprendre la déception du ministre, qui devant la mauvaise foi et la lâcheté affichées a préféré prendre ses distances des « iliens » et se recentrer sur son ministère, pour lequel il conserve toute la confiance du gouvernement. Teina Mareura pense-t-il réellement qu’il suffit de se poser en force de nuisance pour obtenir le portefeuille de l’économie rurale ? Croit-il réellement faire mieux que l’ingénieur agronome Riveta, dont la présentation sectorielle en conseil interministériel lui a valu un satisfecit général ?
De même, quelle peut-être la motivation de Foster Temauri ? Un ministère pour aider à la reconquête de la Mairie de Hao ? Pense-t-il réellement réussir en demandant le ministère des ressources de la mer ? Surtout dans ce domaine où il a déjà fait la preuve de son inefficacité, alors que Teva Rohfritsch a lui réussi à rassembler les perliculteurs et est sur le point de réitérer avec les pêcheurs ? Alors que pour la première fois, un ministre a l’énergie, la compétence et le temps de mettre en place une structure économique et une discipline d’action qui soient admises par les professionnels, au nom de quoi faudrait-il le changer ?
En d’autres temps, certains hommes politiques ont eu l’illusion que le Pays pouvait souffrir leurs caprices. Aujourd’hui, il faut que chacun sache qu’il ne suffit plus de brandir l’épouvantail d’une bascule pour que des ministres compétents soient remplacés.
La Polynésie est lasse de ces manœuvres, et ceux qui espèrent faire croire que leur énième retournement de veste se ferait au « nom de l’intérêt général » doivent réaliser que plus personne ne les croit. Surtout si ces gesticulations résultent d’une soudaine angoisse liée à l’actualité judiciaire.
Quiconque cèderait aux sirènes des ces maitres chanteurs se retrouverait pieds et poings liés, avec la nécessité d’avoir des yeux dans le dos. Cette réalité là, tout chef de groupe politique aujourd’hui doit en être conscient.
Aux personnes responsables, et il en existe dans tous les groupes politiques, je veux dire que le temps est au travail en commun, pas au « mercato » politique maquillé au nom de l’intérêt général.
Mauruuru,
Te aroha ia rahi.
Oscar, Manutahi TEMARU