RETOUR AUX SOURCES

Publié le 6 octobre 2015 par N.L. Taram

(code recherche : MUSJAZ)

Ce matin, j'ai reçu un message de mon ami Guy ; il raconte quelques souvenirs de ses 14/15 ans, ses rencontres avec la musique et ses premières participations à des concerts.

Je lui écris aussitôt :

- Excellent texte qui me plaît beaucoup ; il correspond tout à fait à mes premiers émois à la "Cave de La Croix d'Or", cercle des étudiants de Montpellier... et le reste pareil quoique quelques années avant.

Est-ce le hasard où a-tu lu mon dernier article "PALADRU, premiers émois"?

Toujours est-il que j'aimerais bien publier ton témoignage si tu es d'accord bien sur..

- Bien sûr tu peux publier comme tu le souhaites...

----------o----------

Un p'tit retour aux sources de mes....14/15 ans

Tombé par hasard sur ce bon vieux Jimmy Witherspoon dont les blues ont accompagné mes premiers émois à "La Cave" de la MdJ de Chambéry qui, avec son escalier en colimaçon, ses voûtes et ses alcôves, les dimensions mises à part, n'avait rien à envier à celles du Caveau de la Huchette parisienne ou du Chat Qui Pêche (juste en face) que je découvrirais quatre ans plus tard quand je quittai ma Savoie natale pour, comme on dit, "monter à Paris" entamer d'incertaines études de japonais aux Langues'O, ce qui eut pour moi, outre le réel intérêt que je portais à l'Extrême Orient et à ses charmes...bridés, le grand mérite de me permettre d'échapper à la sévère tutelle paternelle.

Aujourd'hui encore, je m'étonne que mon Père (je n'ai jamais prononcé le

mot Papa sans appréhension, redoutant tout enfant le reproche glaçant pour

une peccadille, ou l'inévitable leçon de morale qu'un rien pouvait déclencher, transformant parfois le "bisou" d'avant-coucher en véritable épreuve à l'issue incertaine), je n'en reviens toujours pas, disais-je que mon Père, officier droit dans ses bottes et respecté, le regard bleu acier toujours rivé sur la ligne bleue des Vosges (malgré la déroute de 40 et cinq ans de captivité dans un stalag en Allemagne) m'ait alors autorisé les soirées "jazz" de la Mdj tous les jeudis soirs où j'allais avec mon voisin Jojo-le-batteur (qui m'a initié au jazz) sa batterie (caisse claire, tom et cymbales) répartie sur nos deux vélos (sportif les soirs de pluie!) j'étais en 3ème, je n'avais pas 15 ans, lui 17, nous retrouvions à la Cave Feufeu, le beau gosse de terminale au sax ténor et Philippe "l'étudiant" (il était

en SPCM) à la basse : Jojo battait en se mordant la lèvre inférieure et moi je massacrais joyeusement le piano avec mes premières gammes de blues en essayant de copier le phrasé de Bobby Timmons, mon maître à jouer de l'époque, le pianiste dandy des Jazz Messengers et compositeur de l'inoubliable Moanin' et autres This Here, Dat Dere et So tired.