JEANNE D’ARC, mythe ou réalité ? (2)
Relevé de quelques invraisemblances
A DONREMY à cette époque le Français n'est pas parlé en ce lieu et le patois local contient à peine plus de 100 mots, or Jeanne maîtrise parfaitement le Français ainsi qu'en témoignent plusieurs de ses écrits dont une lettre expédiée par elle aux Anglais, intitulée « Le mardi de la semaine sainte » qui est un chef d'œuvre de style sémantique, religieux, politique et de diplomatie liés avec grâce sur ce papier. Il est indéniable que Jeanne maîtrisait le Français écrit et parlé alors que ce n'était pas le cas d'un notable de l'époque, encore moins d'une bergère.
Comment se fait-il qu'une bonne fille lors de son départ ne fasse pas d'adieu à ses parents, encore moins à sa mère et que plus tard, elle ne cherchera jamais à les rassurer sur son sort ?.... Elle ne leur enverra jamais une lettre... Preuve que les d'ARC ne sont pas ses parents. D’ailleurs elle ignorait le nom de son véritable père et peut-être également celui de sa mère. On peut même penser que comme tout le monde, elle haïssait cette reine ayant livré la France à l'anglais.
Comment se fait-il qu'une bergère ne parlant pas le Français, ne sachant pas monter à cheval, se voit attribuer un destrier réservé aux gens de la noblesse (alors qu'il est fait interdiction aux roturiers et autres manants de les chevaucher sous peine de mort) de plus, elle obtient une escorte armée pour traverser la Bourgogne, de surcroît en habits masculins. Comment à cette époque, chevauchant, empruntant les chemins, traversant les bois, les gués, peut-elle apprendre que le roi est à Chinon ce jour là ?... Comment une fois arrivée sur place cette bergère en habits masculins, qui ne parle pas Français, peut-elle être admise à entrer au château..... Si elle n'était pas de sang royal, pourquoi aurait-elle été admise séance tenante auprès du roi, comment peut-elle le reconnaître dans la foule, seulement à son timbre de voix si elle ne l'a jamais vu, comment une bergère peut effectuer à la surprise générale une révérence exemplaire ?
Les examens sur la virginité de Jeanne qui seront pratiqués à Poitiers, et plus tard à Rouen, ne seront pas faits par de simples matrones comme le veut la coutume, mais par deux reines spécialement déplacées à cet effet, pour la France ce sera Yolande elle même et pour l'Angleterre, la duchesse Anne de Bedford (sœur de Philippe de Bourgogne).
Il est quand même troublant de constater que pour une simple bergère inconnue ce sont deux reines qui ont été investies de cet examen un peu particulier.
Troisième mission commandée à Jeanne, délivrer Charles d'Orléans (*). Aucun rapport avec la déshérence de la couronne et la lutte pour le trône de France. Preuve certaine que Yolande, désireuse de retrouver un proche, s'est investie dans la mission de Jeanne en y ajoutant un petit plus, qui a bien y réfléchir, semble déplacé eu égard à l'enjeu du moment. Le coté anachronique de cette demande, supposée divine, ne semble pas avoir ému grand monde pendant et après ?
L'interrogatoire de Poitiers
Passé le moment d'exaltation, il fallut bien pour attester cette nouvelle incroyable qui déjà se répandait, que le roi fasse procéder à une enquête pour que l’on vérifie la qualité et la véracité des propos tenus par ce prétendu envoyé.
Selon le plan établi, après les révélations de Jeanne, le roi ordonne un interrogatoire de cette prétendue pucelle et diligente une enquête à DONRÉMY.
Où la virginité devient un enjeu majeur
Les envoyés de Dieu ne peuvent être que purs. Si ce n'était pas le cas, cela reviendrait à dire que cette fille a eu commerce avec le diable et qu'elle est, elle-même, sorcière. D'où l'importance de pratiquer rapidement à ces vérifications pour que la nouvelle, destinée à se répandre dans tout le royaume, comporte déjà les résultats de l'enquête et soit, de fait, inattaquable.
L’interrogatoire se déroule à Poitiers. Jeanne s'y prête à merveille, son rang, son éducation, sa pureté l'aident beaucoup, elle ne cache rien de sa vie, de toute façon ses juges sont tenus par le secret et le dossier sera mis en lieu sûr.
Pour l'examen de sa virginité, c'est la reine Yolande qui s'en charge en personne.
Résultat
Jeanne est bien une envoyée de dieu.
« Elle a toute légitimité pour mener à bien sa mission céleste de faire reconnaître par le sacrement à Reims le véritable roi, Charles VII ».
Cette arme convaincante est d'emblée admise par les peuples très croyants de l'époque. Elle devient du même coup la « libératrice, bienfaitrice guidée par la main de Dieu ».
Libération d'Orléans
Le 7 Mai, présente à Orléans, Jeanne fait la sieste au moment où les Orléanais vont attaquer les Anglais, elle s'arme à la hâte et oublie son étendard, Louis Lecoute, son écuyer, lui passe par la fenêtre. Elle va à l'assaut et se trouve blessée au dessus du sein gauche. Orléans est une ville très bien défendue contrairement à ce que l'on nous dit, près de 10 000 soldats bien nourris défendent cette ville qui n'est pas close, on entre et sort à volonté. Les Anglais ne sont que 4 à 5000 dispersés dans des bastilles aux alentours. Le rapport de force est quand même en faveur des Français, mais jusqu'alors ils étaient las de cette guerre, moins combatifs que les Anglais qui eux avaient un territoire à prendre pour leur roi bien réel.
Lors de ce combat, galvanisés par la présence de Jeanne et de son armure blanche, couleur des dieux, encouragés par les paroles du porte étendard divin, ils sont gagnés d'une telle hargne que les Anglais se trouvent pétrifiés de peur devant celle qu'on leur a présentée comme une sorcière, pensant combattre l'armée du diable, ils n'ont fait que contenir l'ennemi.
C'est ainsi que le lendemain 8 Mai, l’armée Anglaise en ordre de marche, tourne les talons, abandonnant cette ville à jamais.
A partir de ce moment, sur tout le territoire Français, l'ensemble des soldats Anglais pense combattre le diable, ces soldats n'auront plus qu'une idée en tête, rentrer au pays. Ils ont perdu leur motivation. Cet instrument psychologique qu'est Jeanne, leur vrille l'esprit, plus les chefs essayent de convaincre leurs troupes que Jeanne est une sorcière, moins celles-ci veulent la combattre, rien qu'à l'idée de se trouver en sa présence ils désertent et se sauvent par centaines, voire par milliers, tellement ils ont peur. Après le bûcher il faut les rappeler, mais eux, ne veulent plus combattre.
Le sacre de Reims
En recevant l'onction divine, à Reims, de prétendant au trône de France, Charles se trouve hissé au rang de roi légitime. Un coup de pouce du sort qui arrangera bien ses affaires. Les autorités religieuses jusqu'alors divisées se fédéreront autour du jeune roi. Le peuple également.
Maintenant la présence des Anglais ne sert plus à rien, Dieu a choisi, qu'ils quittent la France au plus vite, tel est le souhait de tout le monde.
à suivre...
Jeanne-d-arc-mythe-ou-realite-(3)
(*)Charles d'Orléans est un prince français, connu surtout pour son œuvre poétique réalisée lors de sa longue captivité anglaise. À la débâcle d'Azincourt, le 25 octobre 1415, Charles d'Orléans est fait prisonnier et emmené en Angleterre.
Je pense que l'auteur a voulu dire qu'il s'agissait de délivrer la ville d'Orléans. En effet, son duché d'Orléans est laissé sans défense et les Anglais assiègent Orléans sans même songer à demander au duc, leur prisonnier, de leur ouvrir les portes ; siège auquel mit fin Jeanne d'Arc.
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