SERVITUDE MODERNE (4)

Publié le par N.L. Taram

(suite)

Attention, prenez un calmant… c’est encore un coup de poing dans la figure !

 

Chapitre IX : La médecine marchande

« La médecine fait mourir plus longtemps. »

 Plutarque

SM 9

La dégradation généralisée de son environnement, de l’air qu’il respire et de la nourriture qu’il consomme ; le stress de ses conditions de travail et de l’ensemble de sa vie sociale, sont à l’origine des nouvelles maladies de l’esclave moderne.

Il est malade de sa condition servile et aucune médecine ne pourra jamais remédier à ce mal. Seule la libération la plus complète de la condition dans laquelle il se trouve enfermé peut permettre à l’esclave moderne de se libérer de ses souffrances.

 

La médecine occidentale ne connaît qu’un remède face aux maux dont souffrent les esclaves modernes : la mutilation. C’est à base de chirurgie, d’antibiotique ou de chimiothérapie que l’on traite les patients de la médecine marchande. On s’attaque aux conséquences du mal sans jamais en chercher la cause. Cela se comprend autant que cela s’explique : cette recherche nous conduirait inévitablement vers une condamnation sans appel de l’organisation sociale dans son ensemble.

De même qu’il a transformé tous les détails de notre monde en simple marchandise, le système présent a fait de notre corps une marchandise, un objet d’étude et d’expérience livré aux apprentis sorciers de la médecine marchande et de la biologie moléculaire. Et les maîtres du monde sont déjà prêts à breveter le vivant.

Le séquençage complet de l’ADN du génome humain est le point de départ d’une nouvelle stratégie mise en place par le pouvoir. Le décodage génétique n’a d’autres buts que d’amplifier considérablement les formes de domination et de contrôle.

Notre corps lui-aussi, après tant d’autres choses, nous a échappé.

 

Chapitre X : L’obéissance comme seconde nature

« À force d’obéir, on obtient des réflexes de soumission. »

Anonyme

SM10

Le meilleur de sa vie lui échappe mais il continue car il a l’habitude d’obéir depuis toujours. L’obéissance est devenue sa seconde nature. Il obéit sans savoir pourquoi, simplement parce qu’il sait qu’il doit obéir. Obéir, produire et consommer, voilà le triptyque qui domine sa vie. Il obéit à ses parents, à ses professeurs, à ses patrons, à ses propriétaires, à ses marchands. Il obéit à la loi et aux forces de l’ordre. Il obéit à tous les pouvoirs car il ne sait rien faire d’autre. La désobéissance l’effraie plus que tout car la désobéissance, c’est le risque, l’aventure, le changement. Mais de même que l’enfant panique lorsqu’il perd de vue ses parents, l’esclave moderne est perdu sans le pouvoir qui l’a créé. Alors ils continuent d’obéir.

C’est la peur qui a fait de nous des esclaves et qui nous maintient dans cette condition. Nous nous courbons devant les maîtres du monde, nous acceptons cette vie d’humiliation et de misère par crainte.

Nous disposons pourtant de la force du nombre face à cette minorité qui gouverne.

Leur force à eux, ils ne la retirent pas de leur police mais bien de notre consentement. Nous justifions notre lâcheté devant l’affrontement légitime contre les forces qui nous oppriment par un discours plein d’humanisme moralisateur. Le refus de la violence révolutionnaire est ancré dans les esprits de ceux qui s’opposent au système au nom des valeurs que ce système nous a lui-même enseignés.

Mais le pouvoir, lui, n’hésite jamais à utiliser la violence quand il s’agit de conserver son hégémonie.

 

Chapitre XI : La répression et la surveillance

 « Sous un gouvernement qui emprisonne injustement, la place de l’homme juste est aussi en prison. »

La désobéissance civile, Henry David Thoreau

SM11

 

Pourtant, il y a encore des individus qui échappent au contrôle des consciences.

Mais ils sont sous surveillance. Toute forme de rébellion ou de résistance est de fait assimilée à une activité déviante ou terroriste. La liberté n’existe que pour ceux qui défendent les impératifs marchands. L’opposition réelle au système dominant est désormais totalement clandestine. Pour ces opposants, la répression est la règle enà suivre usage. Et le silence de la majorité des esclaves face à cette répression trouve sa justification dans l’aspiration médiatique et politique à nier le conflit qui existe dans la société réelle.

 

Texte de référence : De la servitude moderne - Jean François Brient  

Le lien >>  http://www.delaservitudemoderne.org/francais1.html

SERVITUDE MODERNE (1)

 

Publié dans Société

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
C
<br /> <br /> Taram<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />        Je signale que la phrase " Et les maîtres du monde sont déjà prêts à breveter le vivant " est à modifier . Dans des  pays anglo-saxons<br /> particulièrement aux USA , certaines firmes ont  déja commencé à breveter le vivant . Tout " late " chers amis , le pas est franchi .<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
S
<br /> <br /> J'ai relu deux fois ce post  qui oblige à réfléchir . Je reste interloquée par toutes ces évidences . Une vraie classe de philo  ton blog.  Je m'incline devant autant de sagesse.<br /> Merci Taram.<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
C
<br /> <br /> Taram<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />     Parlons de médecine en Polynésie .<br /> <br /> <br /> Dans les années soixante et dix le parti de Francis Sanford  comme le Iamana te Nunaa pronaient la prévention au niveau de la santé . Ils prenaient comme exemple les " médecins aux pieds nus<br /> " exerçants dans les îles anglo-phones du Pacifique . L'état français ricannait et tournait au ridicule la politique médicale de ces petits pays . .<br /> <br /> <br /> Conclusion , nous avons le plus d'hopitaux , de médecins et de cliniques par habitants dans le Pacifique par ce que nous avons beaucoup plus de malades .<br /> <br /> <br />  La prévention cela ne rapporte pas . On a donc créé un marché florissant .<br /> <br /> <br />  "Vaut mieux prévenir que guérrir "  fait partie des gros mots à ne pas prononcer .<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre