LA STRATÉGIE DU CHOC
La stratégie du choc : La montée d'un capitalisme du désastre
Naomi Klein , Lori Saint-Martin (Traduction), Paul Gagné (Traduction)
Présentation de
l'éditeur
Qu'ont en commun le coup d'Etat de Pinochet au Chili en 1973, le massacre de la place Tiananmen en 1989, l'effondrement de l'Union soviétique, les attentats du 11 Septembre, la guerre en Irak, le tsunami au Sri Lanka en 2004, le cyclone Katrina, la pratique de la torture à Abou Ghraib ou Guantànamo ? Tous ont partie liée avec l'avènement d'un "capitalisme du désastre". Naomi Klein dénonce avec brio l'existence d'opérations concertées dans le but d'assurer la prise de contrôle de la planète par les tenants d'un ultralibéralisme tout-puissant. Ce dernier met sciemment à contribution crises et désastres pour saper les valeurs démocratiques auxquelles les sociétés aspirent, et leur substituer la seule loi du marché et la barbarie de la spéculation.
Biographie de l'auteur
Journaliste, essayiste et réalisatrice, diplômée de la London School of Econornics, Naomi Klein est l'auteur du best-seller mondial No Logo (Babel n° 545). Elle contribue régulièrement au Nation et au Guardian, et s'est rendue en Irak pour le magazine Harper's. En 2004, elle a réalisé un film documentaire, The Take, sur l'occupation des usines en Argentine, coproduit avec le réalisateur Avi Lewis. La Stratégie du choc a remporté le Warwick Prize for Writing.
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Je ne connaissais pas ce livre jusqu’à ce jour. Suite à un échange de courrier, un ami, Christian Savel, m’a fait parvenir le texte suivant :
Dans
son livre "la stratégie du choc" ou "capitalisme du désastre" Naomi Klein présente les théories développées par un groupe d'économistes libéraux rattaché au département économie de l'université
de Chicago. La stratégie du choc est leur application concrète.
Cette stratégie consiste à tirer parti des crises, voire des cataclysmes, pour imposer des choix difficiles à faire admettre en d'autres circonstances.
Il s'agit le plus souvent de crises économiques: dettes, hyperinflation, choc monétaires, mais parfois de désastres nationaux: guerres, attaques terroristes, catastrophes naturelles.
Principe: Une crise frappe >> c'est la panique, l'émotion est forte, les esprits sont malléables >> les média contribuent à dramatiser la situation et à orienter l'opinion publique
>> les idéologues interviennent >> ils imposent rapidement des mesures (généralement prédéterminées dans le sens d'intérêts définis).
C'est un peu comme s'ils étaient en embuscade, à l'affût de circonstances favorables. C'est une stratégie opportuniste.
Dans des circonstances exceptionnelles, le débat et les processus démocratiques peuvent être facilement écartés comme un luxe inconsidéré.
C'est l'économiste Milton Friedman (membre de l'école économique de Chicago), qui le premier a formulé cette théorie.
Plus tard, John Williamson, conseiller du FMI, est allé plus loin en demandant à une assemblée de décideurs politiques de haut niveau « s’il était concevable d’envisager de provoquer délibérément
une crise afin de supprimer les obstacles politiques aux réformes ».
A la base, cela n'a rien de révolutionnaire en-soi, c'est le principe de l'électrochoc, un principe quasi naturel, observable tant au niveau des individus que des sociétés.
L'histoire mondiale regorge d'événements historiques ayant produit de tels effets.
La nouveauté réside dans le fait que cela a été théorisé et instrumentalisé de manière cynique pour servir des intérêts partisans.
Pour autant, faut-il combattre cette théorie et ses applications? Peine perdue, semble-t-il. Les lobbies auront toujours une longueur d'avance.
D'autre part cela conduirait à une sclérose tout aussi néfaste.
L'histoire nous montre aussi que des avancées sociales importantes sont issues de ce processus.
La solution réside vraisemblablement dans l'existence de contre-pouvoirs suffisamment puissants.
Mais la prise de conscience individuelle est certainement ce qu'il y a de plus immédiatement efficace, dans la mesure où la controverse prend la place qui lui revient.
En effet, dans la majorité des cas, les décisions prises sont légitimées et cautionnées par l'opinion publique, dont on exploitera habilement la charge émotionnelle à grand renfort de
dramatisation et d'informations partisanes.
Dans cette histoire, ce sont les processus démocratiques de nos sociétés qui sont directement en cause. L'avis de quelques intellectuels et « leaders d'opinion » prévaut sur celui de la
population.
Pour ce qui concerne nos préoccupations, par son rôle de poil à gratter, notre forum s'inscrit dans une même logique de contre-pouvoir (NDLR : forum "Les cobayes de
la république").
SAVEL Christian