L’AVENIR ECONOMIQUE DE LA POLYNESIE (2)
(code recherche : ECOTOU)
Suite de l’aventure de l’économie de la Polynésie avec le relevé de l’atelier de la commission économique du 19 janvier 2011.
Je vous rappelle que le but de ces travaux est l’élaboration d’un manifeste pour faire évoluer le fenua maohi vers une économie alternative de développement de nos ressources propres. L’objectif des échanges entre participants et intervenants, n’est en aucun cas d’obtenir forcément une convergence des idées, au contraire si nos visions sont différentes, elles permettront d’obtenir beaucoup plus d’éléments dans la synthèse des travaux.
Bien entendu, je communiquerai aux membres de la commission économique toutes vos interventions que je souhaite constructives.
Bonne lecture…
RELEVE ATELIER 1-2 DU MERCREDI 19 JANVIER 16H00 – 18h00 permanence IMTN
Atelier n° 1 - 2 - MIEUX CONSOMMER POUR MOINS IMPORTER –
THEMES :
- La Balance des paiements et la structure des dépenses de consommation
- La consommation et la croissance
Présidente
Mme Nelly TUMAHAI,
Etaient présents :
- Pierre CARABASSE
- Tuma MAONI
- Raymond RICHERD
- Teremuura RURUA
- Joël TEIPOARII
- Hérald LY SING SAO
La Balance des paiements et la structure des dépenses de consommation
Ø Chiffres de 2007 de la Balance des paiements
IMPORTATIONS : 160 Milliards XPF
EXPORTATIONS : 16 Milliards XPF
DEFICIT de notre Balance commerciale : 144 Milliards XPF
Balance des paiements: +9,5 milliards (2007)
Ø Structure des dépenses de consommation
Face à ces constats la commission économique préconise:
Ø *Un rééquilibrage progressif et pondéré en levant des droits d’entrée dissuasif sur les marchandises pouvant être produites localement pour limiter les importations (voir compte rendu Atelier 1 les déterminants de la consommation au Fenua Maohi)
Ø Un rééquilibrage volontariste d’entrée de devises : par le développement de la ressource touristique.
* La pondération est recommandée pour éviter une augmentation du coût de la vie.
La commission est convaincue que le tourisme doit être notre 1er secteur économique.
Le secteur de la perle a démontré ses limites, il ne peut être considéré comme un secteur de développement stratégique.
Le tourisme est le secteur porteur d’avenir et de refondation économique pour notre Fenua Maohi.
Les membres de la commission rappellent les faiblesses de ce secteur :
- Le coût du transport de notre destination
- Le coût de nos prestations
- La qualité de nos prestations
Notre monnaie et notre parité fixe avec l’euro apparaissent être un frein au développement du tourisme.
Ainsi, un euro fort par rapport à un dollar en baisse, ne favorise pas la venue de touristes notamment nord américains dans nos îles.
La dévaluation n’apparaît pas être une solution pour une compétitivité de notre produit touristique.
Pour la commission, il faut refonder le secteur du tourisme dans ses fondamentaux.
Il convient de maintenir le chiffre de 160 000 touristes / an. Toutefois, il faudrait avoir 160 000 touristes satisfaits pour multiplier leur retour par 2.
La commission recommande de s’intéresser aux raisons du développement touristique chez nos voisins du Pacifique : exemple FIDJI 800 000 touristes.
Le tourisme doit être l’affaire de tous, cependant, pourquoi n’est il pas déjà l’affaire de tous ? Et comment faire pour que le tourisme soit l’affaire de tous ?
La commission suite à ces questions aboutit au constat que le tourisme au Fenua Maohi n’est pas un besoin.
La population, actuellement n’a pas besoin de ce secteur économique pour vivre. L’ancrage dans la tertiarisation des transferts d’argent public de la métropole, freine le développement de secteur productif dont notamment celui du tourisme.
Ce contexte, explique le désintérêt de l’offre de prestations aux touristes de passage dans nos îles. D’où la non ouverture des boutiques aux touristes le week-end, le samedi à partir de 12h, le défaut voire le manque d’animation notamment nocturne proposée aux touristes……
Le tourisme en Polynésie est le potentiel à développer. La destination Tahiti Nui doit s’inscrire dans un circuit touristique du Pacifique.
Dans la mondialisation de l’économie et de l’image, nous devons faire de notre destination une destination de Star. Faire venir des stars mondiales du show business contribuerait à nous faire de la promotion.
La commission arrive à la conclusion que moins de transferts de fonds publics de la France au Fenua Maohi, favoriserait le décollage de secteurs productifs marchands et créerait un besoin économique qui ne demanderait qu’à se développer.
Il y a une ressource naturelle qui n’est pas optimisée au Fenua Maohi, il s’agit de la zone océanographique appelée le désert bleu.
La consommation et la croissance
Rappel : La croissance est l’évolution à la hausse du PIB d’un Pays à un instant T comparaît au PIB T+1.
Tout pays pour les besoins de sa population a besoin de croissance. Pour ce faire, les Gouvernements des Pays entreprennent des politiques budgétaires d’offre ou de demande pour favoriser la croissance.
Cela s’exprime par des efforts publics sur :
- la consommation
- l’investissement public
- l’investissement privé
Le 2ème atelier de la commission économique ayant retenu comme secteur économique prioritaire pour notre Pays : le TOURISME, pour parvenir à rééquilibrer notre balance commerciale, l’atelier a réfléchi sur de grand chantier public à entreprendre pour encourager la croissance.
Les grands chantiers publics :
L’investissement public pour relancer la croissance est primordial. Toutefois la commission économique recommande fermement que ces investissements publics, ces grands chantiers interviennent dans les secteurs productifs.
Les membres de la commission listent les chantiers publics suivants :
- Sites touristiques, notamment liés à l’environnement, la culture
- Musée
- Infrastructures d’accueil : aéroports Tahiti Faa’a – Marquises
Les chantiers privés :
- Navire à Grande Vitesse Tahiti – ISLV
Les membres de la commission abordent également un équilibrage du développement de la croissance sur tout l’ensemble du Fenua Maohi.
Pour se faire il conviendrait d’organiser une réelle décentralisation de l’administration pour développer des pôles économiques décentralisés.
Les Tuamotu (Hao, Rangiroa), les Marquises, les Australes mériteraient d’avoir leur propre développement économique.