L’AVENIR ECONOMIQUE DE LA POLYNESIE (1)
(code recherche : POLIMTN)
Comme je vous l’avais annoncé, je publie le relevé de l’atelier de la commission économique du 15 décembre 2010.
Je tiens à préciser que l’objectif de ces travaux, initiés par Ia Mana Te Nunaa, est d’aboutir à l’élaboration d’un manifeste pour substituer la tertiairisation de l’économie dans laquelle le fenua maohi évolue actuellement pour une économie alternative de développement de nos ressources propres dans une économie mondiale globalisée. L’objectif des échanges entre participants et intervenants, n’est en aucun cas d’obtenir forcément une convergence des idées, au contraire si nos visions sont différentes, elles permettraient d’obtenir beaucoup plus d’éléments dans la synthèse des travaux.
Bien entendu, je communiquerai aux membres de la commission économique toutes vos interventions que je souhaite constructives.
Bonne lecture…
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RELEVE ATELIER 1-1 DU MERCREDI 15 DECEMBRE 16H00 – 19h00 permanence IMTN
Atelier n° 1 - 1 - MIEUX CONSOMMER POUR MOINS IMPORTER –
THEMES :
- Les déterminants de la consommation au Fenua Maohi
- Le bien consommé au Fenua Maohi
Présidente
Mme Nelly TUMAHAI,
Etaient présents :
- Pierre CARABASSE
- Tuma MAONI
- Bellinda BAMBRIDGE – RICHERD
- Raymond RICHERD
- Teremuura RURUA
- Ahuura RURUA
- Hérald LY SING SAO
Les points à l’ordre du jour proposés :
1 – Méthodologie de la commission économique
2 – Etude des thèmes
1 – Méthodologie de la commission économique
La Commission a validé la méthodologie de travail proposée
Rappel : L’étude d’une motion occupe une période de 6 mois :
- 01 décembre 2010 – 31 mai 2011 : Mieux consommer pour moins importer
- 01 juin 2011 – 30 novembre 2011 : Mieux produire pour nourrir le peuple et exporter
- 01 décembre 2011 – 31 mai 2012 : Le Multilatéralisme plutôt que le Bilatéralisme
- 01 juin 2012 – 30 novembre 2012 : La Promotion des investissements endogènes
La fréquence des réunions est mensuelle.
2 thèmes par séance sont débattus dans chaque motion.
Ainsi, de façon quantitative les productions des travaux de la commission économique pourraient aboutir au décompte suivant :
Une motion étudiée en 6 séances et développée sous 12 thèmes.
2 – Etude des thèmes : Atelier 1 - 1
MIEUX CONSOMMER POUR MOINS IMPORTER
THEMES :
- Les déterminants de la consommation au Fenua Maohi
- Le bien consommé au Fenua Maohi
Les débats et les réflexions menés par la commission sur les thèmes de cet atelier ont abouti au facteur déterminant de la consommation : le prix
Et à la définition du bien consommer par : la qualité des produits et ou services.
Cette conclusion démontre l’exercice difficile du programme politique de refondation de notre économie à entreprendre.
Les participants de l’atelier ont tout d’abord différencié 2 types de consommation :
- La consommation individuelle
- La consommation collective
La distinction est importante car elle permet d’appréhender et d’analyser au cas par cas les besoins de consommation.
Mieux consommer pour le polynésien (individu) pour moins importer
Manifestement, les produits et ou services concernés portent sur la satisfaction des besoins fondamentaux : nourriture, eau, logement, santé.
A la question, pour une alimentation principalement orientée vers nos produits agricoles traditionnels (féculents, légumes, fruits endémiques, poissons…). Les participants ont reconnu que les habitudes de près de 50 ans d’hyper consommation de produits importés rendent le choix pour nos produits moins attractifs en terme de prix et de standard d’alimentation.
La solution qui est ressortie de l’atelier, après le constat de la désaffection de nos produits pour des produits importés : est d’encourager à produire plus au Fenua Maohi.
La production massive au fenua maohi de produits agricoles et de produits transformés devraient entraîner en principe une diversification de produits et une baisse des prix.
Il est ressorti que le renforcement des mesures de régulation des quotas d’importation des marchandises importées pour permettre le développement de la consommation des productions locales pourrait être un des moyens à actionner pour la motion 1.
La contrepartie de cette mesure protectionniste est l’entrave à la liberté de consommer du polynésien.
La production massive recommandée doit avoir un effet sur le prix. Le programme politique à développer de la motion 1 « Mieux consommer pour moins importer » devra manifestement être à la portée du budget d’un smicar.
Pour ce faire, compte tenu du coût de la main d’œuvre en Polynésie et du coût de l’énergie, pour rendre attractif nos produits, les participants de l’atelier préconise une intervention de la collectivité publique.
L’intervention publique ne devrait pas être au bout de la chaîne de production comme dans la filière du coprah : achat aux coprahculteurs 140 XPF/Kg et revendu 50 XPF.
Les participants de l’atelier préconisent une intervention de la collectivité sur les moyens de production : facilitation de l’accès aux terres cultivables, octroi massif de terres domaniales à l’agriculture, aides à la mécanisation, à l’équipement, aides sur le carburant…Une réflexion similaire doit être développée pour le secteur de la pêche.
Le prix étant le déterminant de la consommation, il convient de construire et développer des circuits de distribution qui limitent les intermédiaires. Ainsi chaque archipel doit pouvoir avoir son propre marché autosuffisant du producteur au consommateur.
Exemple : pour encourager des prix compétitifs, des thoniers pêchant dans la zone de pêche à l’Est des Marquises, sur leur route, devraient pouvoir accoster à Hao pour vendre leur poisson directement depuis les Tuamotu.
Mieux consommer pour la collectivité pour moins importer
Les participants de l’atelier estiment qu’une organisation efficiente de services collectifs : type services publics de transports en commun terrestre, maritime et aérien canaliserait le choix des usagers vers ces services pour ainsi réduire l’importation de véhicules individuels et autres moyens de transports.
Le bilan des politiques de transports en commun laisse apparaître un service public parsemé de dysfonctionnement.
Pourtant, le 1er projet d’installer une ligne Tramway de transport en commun date de 1898, mais c’est le choix pour un mode de déplacement individuel qui a été retenu. Aujourd’hui, il convient de constater que cette orientation a conduit à encombrer les routes de véhicules.
Il faudrait refonder toute l’organisation des transports.
Les participants recommandent qu’il soit arrêté en 1er un schéma directeur des transports terrestre, maritimes pour Tahiti - Moorea et un schéma directeur des transports interinsulaires (aériens – maritimes - terrestres) ayant des inters modalités de dessertes et de connections.
A l’heure du déclin de l’énergie fossile, « Mieux consommer pour la collectivité en terme de transport », passe en priorité dans l’investissement dans plusieurs dispositifs de transports collectifs: tramway, aérotrain, transport en commun à contre sens, bus, taxis, téléphériques, navettes maritimes lagonaires dans l’agglomération de Papeete…
Pour ce faire, pour la collectivité, le service doit être rentable, et pour l’usager, le service doit être organisé et peu coûteux.
En retenant le principe d’un service public de transport en commun efficient, les participants de l’atelier concèdent qu’il y a urgence d’abandonner la mesure incitative de « prime à la casse » qui encourage l’achat, la consommation de véhicules individuels importés.
Dans ce 1er atelier le déterminant de la consommation qu’elle soit individuelle ou collective est le prix.
Compte tenu de ce déterminant, la commission économique de IMTN recommande que les efforts des pouvoirs publics soient portés sur une politique de l’offre qui installerait un environnement économique favorable à développer des programmes économiques raisonnés et équitables.
La définition du bien consommer par : la qualité des produits et ou services.
Mieux consommer, appelle également la notion de qualité.
La qualité des produits et ou services s’apprécie tant au niveau de la santé que du confort et de la préservation des équilibres des écosystèmes.
Ainsi, la liste des PPN doit être revue. Son principe, l’accès pour tous, à prix moindre, de certains produits paraît inéquitable.
Bien consommer, nécessite une politique de rééducation des habitudes des besoins de consommation.
Bien consommer conduit à être respectueux de l’environnement, ainsi le fenua maohi devrait engager une reconversion de sa consommation d’énergie. L’énergie fossile devrait être remplacée durablement par les énergies renouvelables.
Face à ce vœux les participants de l’atelier, reconnaissent qu’en l’état actuel l’énergie fossile est moins couteuse (40 XPF / KW) que le photovoltaïque (70 XPF / KW).
Là encore, le prix apparaît être un frein au développement durable des énergies renouvelables.
Toutefois, si pour le particulier le prix des énergies renouvelables n’est pas compétitif, il est en revanche lorsque les énergies renouvelables sont utilisées pour des collectivités.
Là également, la bonne gestion des énergies renouvelables en Polynésie pêche de schéma d’orientation clair.
Ce qui aboutit à un réseau de production et de rachat d’énergies renouvelables non organisé et une multiplicateur d’opérateurs plus ou moins professionnels et plus ou moins sérieux dans le suivi des installations de production d’énergie renouvelable.
Le fenua maohi dispose d’un potentiel immense de production en énergie renouvelable, la commission économique de IMTN recommande aux pouvoirs publics de porter leurs efforts sur une politique de la demande axée sur l’encouragement dans la consommation, et l’investissement dans les énergies renouvelables.