DICTATURE OU COLLECTIVISME ?
Communiqué du ministère sur les conditions de production d'énergie électrique
...............
Désormais, tout contrevenant est passible de sanctions pénales d’un d’emprisonnement et d’une sanction administrative d’un montant maximum de 17 800 000 F.CFP assortie du démantèlement des installations et de la remise en état des lieux, une mise en conformité avec le code pénal métropolitain."
......................
La loi de Pays relative aux principes directeurs de la politique énergétique de la Polynésie impose que priorité soit donné au développement des énergies renouvelables. Elle oblige ainsi les gestionnaires de réseaux électriques à racheter toute production électrique issue des énergies renouvelables en donnant un caractère prioritaire à leur écoulement. Pour renforcer cette prérogative, cette loi de Pays interdit désormais tout recours aux énergies thermiques pour accroître la production électrique…
.............
Loi du Pays n° 2013-27 du 23 décembre 2013 relative aux principes directeurs de la politique énergétique de la Polynésie française
----------o----------
J'aime bien la secte des écologistes, ils ont de bonnes idées pour l'avenir et de bonnes intentions. Toutefois, s'ils veulent faire de la politique, il serait bon qu'ils redescendent sur terre pour tenir compte de la situation actuelle et planifier en conséquence leurs projets.
Certes, les énergies renouvelables devront remplacer très rapidement les énergies thermiques. Cela commencera à fonctionner, le jour où ces nouvelles énergies seront concurrentielles point de vue prix avec les énergies thermiques. Ce n'est certainement pas par des aides quelconques aux nouveaux producteurs d'énergie (autrement dit "subvention") que ce nouveau secteur sera rentable, les exemples passés nous le prouvent.
Là où ce texte de loi devient "ubuesque", c'est la menace de prison et d'une forte amende aux entrepreneurs qui ne respecteraient pas ces conditions : "Pour renforcer cette prérogative, cette loi de Pays interdit désormais tout recours aux énergies thermiques pour accroître la production électrique…".
Je suppose que l'une des entreprises concernées (hôtels, pensions, fermes perlières, petites entreprises), en particulier des îles éloignées, fera un recours auprès du Conseil d'État pour faire supprimer cet article de la loi de Pays.
Cela sera du temps perdu, des frais d'avocat et des batailles "clochemerlesques" inutiles...
----------o----------
Un communiqué intéressant :
Communiqué de la S.E.M. TE MAU ITO API
Dans un communiqué de presse paru le 4 décembre 2012 repris par Tahiti info, EDT s’en prend à la politique gouvernementale en matière d’énergies renouvelables. Dans son propos, en voulant stigmatiser « certains échecs cuisants « menés par le Pays en ce domaine EDT affirme que « 600 à 800 millions auraient été investis dans les éoliennes de Makemo »portées par la SEM dans laquelle le Pays est majoritaire et donc financées presque intégralement par des fonds publics. Ces éoliennes récentes sont couchées à terre depuis 18 mois et ne produisent rien ».
Suite à ces allégations erronées il convient de rétablir la vérité :
Un investissement de 600 à 800 millions ?
L’investissement de la ferme éolienne de MAKEMO est de 320 millions H.T., soit la moitié de ce qu’allègue EDT !! financées presque intégralement par des fonds publics ?
Apport du pays 20 millions
L’apport du Pays au plan de financement est de 20 millions de participation au capital (66%) d’une part et 60 millions de défiscalisation Pays d’autre part soit un total limité à 80 millions ne représentant que 25% du budget.
En outre le projet a bénéficié de la défiscalisation LODEOM à hauteur de 105 millions soit 33%.
Le solde est constitué des participations privées et d’un emprunt bancaire à hauteur de 135 millions soit 42% du budget.
Donc le projet n’a pas été financé « presqu’intégralement par des fonds publics », au contraire, près de la moitié du financement initial est privé.
Ces éoliennes récentes sont couchées à terre depuis 18 mois et ne produisent rien ?
S’il est vrai que les éoliennes ne sont plus en production depuis 2011, cela est dû à un manque de moyens pour en assurer l’exploitation et la maintenance dans des conditions correctes.
Ce problème est la conséquence d’une difficulté dans la mise en œuvre de la convention de service tripartite (du 29 septembre 2006) entre la Commune de Makemo, le Pays et la SEM TE MAU ITO API (dont l’actionnaire majoritaire à 66% est le Pays).
Il faut préciser qu’en dépit de ces circonstances défavorables qui ont perduré depuis sa mise en service, la SEM a malgré tout pu assurer le service public de fourniture d’électricité sur l’île de Makemo depuis le 1° janvier 2008, ce qui est son objectif prioritaire vis-à-vis de ses usagers.
Elle a en outre permis de valider les performances du concept hybride éolien pendant 2,5 années d’exploitation : avec 350 000 kWh produits annuellement (à rapprocher des 65 000 kWh/an produits au maximum par les éoliennes installées par EDT à Rurutu pour une puissance sensiblement équivalente).
Ce projet est toujours d’actualité !
Un plan de restructuration a été proposé au conseil d’administration de la SEM pour régulariser sa situation et permettre de rétablir les conditions d’une exploitation normale en relançant la production éolienne.
Lors de la visite ministérielle du lundi 3 décembre en présence des représentants de l’Etat, les exploitants de la ferme éolienne ont mis en production une machine pour démontrer que le parc n’était pas à l’abandon et pouvait être remis en service dès lors qu’on leur en donnait les moyens.
Il est regrettable que dans le cadre du bras de fer qui l’oppose au Pays son autorité concédante, l’EDT ait choisi comme arme la diffusion d’informations erronées et diffamatoires à l’encontre d’un projet pilote qui a permis de valider définitivement le gisement éolien en Polynésie française, dans le cadre d’une mission de service public, à un tarif acceptable pour les citoyens, alors que jusqu’alors le leitmotiv « il n’y a pas de vent en Polynésie » était constant. Depuis lors, l’énergie éolienne fait partie intégrante du bouquet énergétique de notre Fenua, au bénéfice de tous les porteurs de projets et des populations.
La SEM TE MAU ITO API
Voilà une SEM que l'on découvre grâce à leur communiqué...
Je pense que les responsables de cette SEM auraient mieux fait de se taire. Leurs explications nébuleuses risquent d'attirer l'attention des juges de la Chambre Territoriale des Comptes.
Si j'ai bien compris leurs explications, le capital social serait de 30.300
000 francs cfp dont 20.000.000 d'argent public (66% détenu par le Pays). L'investissement total s'élèverait à 320 millions dont 135 d'emprunt bancaire. Sur cet investissement il manque encore 154,7 millions qui proviennent d'où ?
Les responsables reprochent à EDT d'avoir écrit "Ces éoliennes récentes sont couchées à terre depuis 18 mois et ne produisent rien", voici une photo prise le 30 septembre 2011....
(Photo Sylvie-Anne Gougeon)
Les responsables de la SEM déclarent "cela est dû à un manque de moyens pour en assurer l’exploitation et la maintenance dans des conditions correctes". ; Qu'entendent-ils par "manque de moyens" ? S'agit-il de subventions ? Les moyens de faire fonctionner une entreprise, ce sont les recettes....
Je serais curieux de voir les comptes de cette SEM.