ROBESPIERRE (5)

Publié le par N.L. Taram

Cette image provient de la Bibliothèque en ligne Gallica

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INTRODUCTION HISTORIQUE

CONTENANT

L’INDICATION DES PRINCIPAUX DISCOURS ET DES PRINCIPALES

OPINIONS DE ROBESPIERRE

 

Année 1790.

 

Index : 24

 

Séance du 22 février. — Le comité de constitution avait présenté un projet de loi contenant des mesures rigoureuses contre les officiers municipaux qui, dans les cas d’attroupements séditieux, auraient, par négligence ou par faiblesse, omis de proclamer la loi martiale. Robespierre s’élève très-vivement contre l’aggravation implicite de la loi martiale contenue dans ce projet : « Il faut qu’on me pardonne de n’avoir pu concevoir encore comment la liberté pourrait être établie ou consolidée par le terrible exercice de la force militaire, qui fut toujours l’instrument dont on s’est servi pour l’opprimer, et de n’avoir pu concilier encore des mesures si arbitraires, si dangereuses avec le zèle et la sage défiance qui doivent caractériser les auteurs d’une révolution fatale au despotisme. Je n’ai pu oublier encore que cette révolution n’était autre chose que le combat de la liberté contre le pouvoir ministériel et aristocratique. Je n’ai point oublié que c’était par la terreur des armes que l’un et l’autre avaient retenu le peuple dans l’oppression, que c’était en punissant tous ses murmures et les réclamations même des individus, comme des actes de révolte, qu’ils ont prolongé pendant des siècles l’esclavage de la nation, honoré alors du nom d’ordre et de tranquillité. »

Sans doute les troubles dénoncés sont regrettables. Mais les faits n’ont-ils pas été exagérés ? Et la fermentation n’est-elle pas entretenue par les partisans de l’aristocratie ? « Qu’on ne vienne donc pas calomnier le peuple ! J’appelle le témoignage de la France entière : je laisse ses ennemis exagérer les voies de fait, s’écrier que la Révolution a été signalée par des barbaries : moi j’atteste tous les bons citoyens, tous les amis de la raison, que jamais Révolution n’a coûté si peu de sang et de cruautés. Vous avez vu un peuple immense, maître de sa destinée, rentrer dans l’ordre au milieu de tous les pouvoirs abattus, de ces pouvoirs qui l’ont opprimé pendant tant de siècles ; sa douceur, sa modération inaltérables ont seules déconcerté les manœuvres de ses ennemis, et on l’accuse devant ses représentants ! »

 

Année 1793.

Index : 105

 

Séance du 15 juin. — Il trouve trop absolue la déclaration constitutionnelle « que les représentants ne pourront être recherchés, accusés, ni jugés en aucun temps pour les opinions énoncées dans le corps législatif. » Il voudrait que l’on examinât les moyens de les rendre justiciables directement de leurs mandants à la fin de chaque législature.

 

Séance du 16 juin. — Il fait substituer cette formule, en tête des décrets des actes publics : Au nom du peuple français, au lieu de : Au nom de la République française. — « Le mot de république caractérise le gouvernement ; le peuple caractérise le souverain. » Il développe de nouveau les idées sur la souveraineté qu’il avait déjà émises à l’Assemblée constituante : « J’observe que le mot de représentant ne peut être appliqué à aucun mandataire du peuple, parce que la volonté ne peut se représenter. Les membres de la législature sont les mandataires à qui le peuple a donné la première puissance ; mais, dans le vrai sens, on ne peut pas dire qu’ils le représentent… La législature fait des lois et des décrets ; les lois n’ont le caractère de lois que lorsque le peuple les a formellement acceptées. Jusqu’à ce moment elles n’étaient que des projets ; alors elles sont l’expression de la volonté du peuple. Les décrets ne sont exécutés, avant d’être soumis à la ratification du peuple, que parce qu’il est censé les approuver ; il ne réclame pas, son silence est pris pour une approbation. Il est impossible qu’un gouvernement ait d’autre principe. Le consentement est exprimé ou tacite ; mais, dans aucun cas, la volonté souveraine ne se représente, elle est résumée, le mandataire ne peut être représentant ; c’est un abus de mots, et déjà en France on commence à revenir de cette erreur. »

...............

 

Extrait de :

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Publié dans Histoire, Littérature

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