BARÈGES (Hautes-Pyrénées)

Publié le par N.L. Taram

(code recherche : SOUFRA) (code recherche : FRALIE)

Barèges (en gascon Barètge) est une commune française, située dans le département des Hautes-Pyrénées en région Midi-Pyrénées.
Sa station thermale est réputée depuis le début du XVIIème siècle et la plus élevée des Pyrénées. Elle est réputée aussi pour la station de sport d'hiver de Barèges, qui fait partie du domaine du Tourmalet, ainsi que par ses paysages.
Géographie
Barèges est un petit village de montagne dans les Pyrénées françaises, situé au cœur du Val de la Batsus, au pied du col du Tourmalet et du Pic du Midi de Bigorre, et qui s'étire le long du gave du Bastan.
Vacances à Barèges en 1958
 
Le 14 octobre 2014, je vous ai raconté notre expédition à Salles-Curan en 1957. Cette aventure nous avait emballés et nous sommes décidés à partir à l'aventure (disons en vacances ensemble) à nouveau. J'ai 17 ans et mes copains aussi...
Nous sommes donc en été 1958 et comme la fois précédente un camarade (dont j'ai, encore, oublié le prénom, disons "Georges") nous propose de venir avec lui passer 15 jours dans un camp de montagne à Barèges dans les Pyrénées. Son père l'envoie chaque année dans ce camp où il s'ennuie ferme. Bien sur son père est d'accord pour nous amener.
Grâce à Jacques M, survivant de cette épopée. j'ai retrouvé le prénom de "Georges", en réalité nous l'appelions Jo. En plus, j'avais complètement oublié Jacques K (c'est lui qui a dû nous prendre en photo). Nous étions donc cinq.
BARÈGES (Hautes-Pyrénées)
L'équipe est rapidement formée, nous serons quatre cinq ; Jean-Pierre ne pourra pas venir mais il sera remplacé par Riton, ensuite Jacques M, Jacques K, Jo et moi-même. Nous allons découvrir la haute-montagne, cela va nous changer de Palavas-les-Flots, la plage de l'Espiguette et des alentours de Montpellier (dont le fameux Pic Saint-Loup).
Bien sur, nous serons inscrits comme participants à ce camp de montagne tenu et organisé par les frères Jésuites (je vais découvrir cela aussi !).
 
Le camp
 
Il se trouve sur un plateau qui domine la vallée de Barèges, lieu-dit Le Lienz, si je me souviens bien.
Après un trajet de près de 400 km dans la voiture du père de Jo, nous voilà débarqués avec nos sacs à dos à Barèges sur le route du col du Tourmalet. Il nous reste qu'à gravir le chemin en forêt qui va nous mener au camp.
 
Nous sommes très bien accueillis par le frère qui dirige le camp ; il nous affecte une grande toile tente pour nous quatre cinq (cela me rappelle les toiles de tente du camp d'Arue à Tahiti quand nous avons débarqué en juillet 1963).
L'ambiance est sympathique, il n'y a que des jeunes comme nous (garçons), le paysage est magnifique, le ruisseau proche (et glacé) nous fait penser à la pêche aux truites et écrevisses, la nourriture est copieuse et excellente. Mais.... la religion c'est pas notre fort. De plus, les jeunes qui sont là, sont venus pour faire des randonnées, escalader des montagnes... enfin, nous verrons (nous serons plus souvent au Casino de Barèges que sur des sommets).
Photo du camp extraite de la revue trimestrielle "BARÈGES" de 1960.

Photo du camp extraite de la revue trimestrielle "BARÈGES" de 1960.

Le séjour
 
Dés le lendemain, nous redescendrons à Barèges pour visiter les lieux. Bien sur nous rencontrerons très rapidement quelques vacancières avec lesquelles nous allons sympathiser.
 
Notre participation aux randonnées se limitera à deux sommets où nous rejoindrons les autres... par le téléphérique. Sinon, nos occupations seront des balades dans les environs avec les copines et quelques pêches aux écrevisses dans les ruisseaux. Bien sur, la plupart de nos soirées se termineront au casino de Barèges, ensuite retour au camp vers minuit avec des lampes de poche pour suivre le chemin en forêt.
De droite à gauche : Jo, Jacques M, moi, Riton et les copines (Jacques K prend la photo)

De droite à gauche : Jo, Jacques M, moi, Riton et les copines (Jacques K prend la photo)

Quelques anecdotes.
 
 Nous aurons la chance d'écouter le quintette de Django Reinhardt, mais Django étant décédé, il sera conduit par son frère Joseph Reinhardt.
Par la même radio, Jacques apprendra le décès de son pilote de course préféré, Peter Collins et moi, le décès de mon chanteur de blues préféré, Big Bill Broonzy.
Le dimanche matin, nous nous levons tard et sortant de la tente, nous tombons en pleine messe en plein air.
Nous sommes les "boute-en-train" du camp et les relations avec les autres sont bonnes. Toutefois, l'un des participants dénonce régulièrement nos frasques au chef de camp ; celui-ci se retrouvera avec les fesses passées au cirage, j'apprécie pas ce genre d'action, mais j'ai l'esprit d'équipe et je me retiendrai de critiquer.
A la fin de notre séjour, le chef nous remerciera pour l'ambiance que nous avons apportée mais nous conseillera pour nos prochaines vacances de trouver un camp plus conforme à nos goûts.
 
J'ai beaucoup apprécié les Pyrénées et j'y reviendrai deux fois.
Pyrénées et Sud-ouest en 1960
 
D'octobre 1959 à juin 1960, ayant abandonné la scolarité pour commencer à étudier sérieusement, je travaille à la BNCI (actuellement BNP) de Montpellier. Cela me permettra d'acheter une Vespa d'occasion... et de quitter mon emploi d'un commun accord avec mon chef de service. ☺ 
 
Avec un autre ami qui a aussi une Vespa, nous repartirons camper dans les Pyrénées et continuerons notre pérégrination au Pays Basque, Landes, Gascogne... et quelques anecdotes (Hossegor, Auch, Auterive,...).
Nous prendrons juste le repas de midi à Barèges, ensuite nous continuons jusqu'au col du Tourmalet. Ensuite Pau, Saint-Jean-de-Luz, Hossegor.
A Hossegor, nous passerons une soirée avec un trio de musiciens tziganes, un vrai régal.
 
Nous arrivons à Auch un samedi après-midi, il n'y a pas grand monde. Sur une grande place nous rencontrons quelques jeunes filles à qui nous demandons où se trouve le centre ville ; elles nous répondront, en rigolant, "mais c'est ici !". Enfin, elles nous indiqueront un petit restaurant où il y a une bonne ambiance. En effet, le restaurant est rempli de "bérets rouges", parachutistes d'un régiment basé à Auch. La soirée se terminera vers minuit et nous demandons à la patronne s'il y a un terrain de camping proche ; sa réponse "vous prenez la route de Toulouse, à environ un kilomètre, en face de la clinique, vous trouverez un terrain de camping".
Nous voilà partis dans la nuit noire (pas de lampadaire à cette époque). Deux, trois kilomètres et toujours pas de clinique. Nous faisons demi-tour plus lentement. Enfin, je vois une villa avec une petite plaque éclairée sur la porte, je m'approche et je lis "Clinique du Docteur xxxxx".
En face, il y a un grand parc entouré d'un mur avec un grand portail ouvert. Nous entrons et, dans l'obscurité, nous montons notre tente et dormons. Le lendemain matin, Dimanche, nous sommes réveillés par du bruit près de la tente, nous sortons et voyons autour de nous quelques papys jouant à la pétanque. Ils rigolent et nous invitent au petit déjeuner. Époque formidable....
 
« Panorama de la basse-ville d'Auch depuis le haut de l'Escalier Monumental » par JonhSeb — http://www.flickr.com/photos/johnseb/702269776/in/set-72157600399928440/. Sous licence CC BY 2.0 via Wikimedia Commons - https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Panorama_de_la_basse-ville_d%27Auch_depuis_le_haut_de_l%27Escalier_Monumental.jpg#/media/File:Panorama_de_la_basse-ville_d%27Auch_depuis_le_haut_de_l%27Escalier_Monumental.jpg
 
Nos finances sont épuisées, il est temps de rentrer à Montpellier ; nous finirons le voyage en siphonnant de l'essence aux voitures (les réservoirs n'étaient pas encore fermés à clef). Honte...
Nous faisons une pause à Auterive, bien sur à la hauteur de deux jeunes filles avec qui nous allons discuter. Elles nous proposent de venir avec elles, à la fête de Pamiers qui est très réputée ; Mais "nous sommes limités en argent et en essence", "pas de problème, répondent-elles, nous y allons en voiture, laissez vos vespas au camping, notre père nous y conduit et nous ramènera". C'est OK...
A Pamiers, la fête est située sur une grande place, en hauteur et en dehors du village ; il y a des buvettes et, au centre, deux orchestres qui sont dos à dos ; l'un, c'est l'orchestre de Claude Luter* (longtemps accompagnateur de Sydney Bechet), l'autre, c'est un orchestre antillais aussi réputé. Un vrai régal, cette soirée.
Enfin, retour comme prévu à Auterive et le lendemain direction Montpellier. "Ce fut un temps déraisonnable..."
 
* En 1974, je retrouvais le pianiste de Claude Luter, Eddie Bernard, alors qu'il accompagnait Maxime Saury de passage à Tahiti. Je lui rappelais ce bal de Pamiers, "j'étais toujours volontaire pour jouer à cette fête, me répondit-il, ils ont un vin excellent dans cette région".
 
Les retrouvailles
 
En 1981, lors de nos vacances en France et avec ma famille tahitienne, nous referons ce circuit au mois de septembre en camping-car. Là encore de bons souvenirs, une cuisine excellente, des paysages superbes et, surtout, les retrouvailles de la famille de ma mère et de la ferme de mes grands-parents dans le Lot, cela 25 ans après ma précédente visite. 
sur la montagne...
 
tout est beau ici !
que j'y sois libre
de toutes les contingences
d'en bas,
des appartenances
et des folies ;
que je sois enfin
ce que je suis.
 
que tout soit paix, ici
dans l'échange
et dans le silence ;
que je Te trouve,
plus proche,
à travers toute beauté.
toute transparence,
tout frère rencontré...
 
                    ... Été 1959
(Auteur inconnu, extrait de la revue trimestrielle "BAREGES" 1960)
 
Lacs de la vallée de Barèges
Montée du col du Tourmalet en camping-car depuis Barèges
Á bientôt mon prochain "radotage"....

Publié dans Souvenirs, FRANCE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
j'adore : tes reportages sont pleins de vie; on y voit un adolescent rieur et ébouriffé l'homme a gardé cette joie de vivre teintée de nostalgie. J'ai descendu le Tourmalet à VTT à fond de train doublant tout sur mon passage, un moment radieux.
Répondre
N
Bonjour Lison (Amédine), merci d'avoir adoré... pourtant j'avoue "nous serons plus souvent au Casino de Barèges que sur des sommets". Oui, nous étions des adolescents rieurs et maintenant toujours "rieur" mais avec beaucoup de nostalgie. J'aime cette région...