NOA NOA
Extrait de NOA NOA
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J'allais ce soir fumer une cigarette sur le sable au bord de la mer. Le soleil arrivait rapidement à l'horizon, commençant à se cacher derrière l'île de Moorea que j'avais à ma droite. Par opposition de lumière, les montagnes se dessinaient noires puissamment sur le ciel incendié. Toutes ces arêtes comme d'anciens châteaux crénelés.
Vite la nuit arriva. Moorea dormait encore cette fois. Je m'endormis plus tard dans mon lit. Silence d'une nuit tahitienne. Seuls les battements de mon cœur se faisaient entendre. Les roseaux alignés et distancés de ma case s'apercevaient de mon lit avec les filtrations de la lune tel un instrument de musique. Pipo chez nos anciens, vivo chez eux il se nomme mais silencieux (par souvenirs il parle la nuit).
Je m'endormis à cette musique. Au-dessus de moi le grand toit élevé de feuilles de pandanus, les lézards y demeurant. Je pouvais dans mon sommeil m'imaginer l'espace au-dessus de ma tête, la voûte céleste, aucune prison où l'on étouffe.
Ma case c'était l'espace, la liberté.
Paul Gauguin